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Résultat scientifique | Epigénétique

Transmission épigénétique du "diabète acquis"


​Les mécanismes génétiques classiques ne suffisent pas à expliquer la part héréditaire du diabète de type 2. Une collaboration internationale, impliquant une équipe du CEA-IG, a mis en évidence un mécanisme épigénétique.

Publié le 12 juin 2014

​Le diabète de type 2, avec son cortège d’obésité, d’hypertension et de risque cardiovasculaire1, a une composante héréditaire qu’on ne peut pas attribuer uniquement à des variations génétiques. D’autres modes de transmission, entre autre épigénétiques, sont donc probablement à l’œuvre. Une équipe internationale, impliquant le laboratoire Epigénétique et Environnement du CNG (CEA-IG), a développé un modèle rongeur de la maladie pour en explorer les mécanismes de transmission.
 
Les chercheurs ont créé leur modèle en soumettant des femelles à une restriction calorique durant la dernière semaine de gestation. Cela suffit pour que leur descendance développe obésité, hyperglycémie et intolérance au glucose en vieillissant2. La transmission va même plus loin puisque la troisième génération (les « petits-enfants ») est également affectée, bien que n’ayant pas subi de restriction in utero. Pour éliminer tout "effet maternel"3 et dépister d’éventuels mécanismes épigénétiques, les chercheurs se sont intéressés aux descendants des enfants mâles des femelles de première génération. Ils ont exploré le profil d’expression génétique dans leur foie et vérifié si certains gènes présentaient une méthylation particulière. La méthylation de l’ADN est en effet un mécanisme épigénétique fréquent modulant l’expression des gènes.
 
Résultat : les gènes impliqués dans le métabolisme des lipides voient leur expression affectée. En particulier, celui codant pour le récepteur Lxra, un "chef d’orchestre" de cet ensemble de gènes, est sous-exprimé et sa méthylation altérée. Les chercheurs ont retrouvé la même altération dans le sperme des pères (fils des femelles de première génération). Il semble donc, tout au moins chez le rongeur, que la restriction alimentaire des grand-mères durant la gestation affecte le métabolisme lipidique des petits-enfants via un mécanisme épigénétique. Ce résultat suggère également que ce type de transmission non génomique est plus fréquent qu’on ne le pensait chez les mammifères.
 

  1. On désigne cet ensemble sous le nom de syndrome métabolique
  2. Cet effet est aussi connu chez l’Homme
  3. Influences de la physiologie et/ou du comportement de la mère sur les caractères de ses descendants
     

 

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