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Cancer : une démonstration in vivo du rôle de HLA-G


​La protéine HLA-G est soupçonnée depuis plusieurs années de protéger les cancers contre le système immunitaire, sur la base de résultats in vitro. Une équipe du CEA-IMETI vient de le prouver in vivo.

Publié le 14 novembre 2014

L’antigène HLA-G appartient au complexe majeur d’histocompatibilité, un ensemble de protéines exprimées à la surface des cellules et constituant les marqueurs du "soi". Grâce à leur présence, le système immunitaire d’un individu ne s’attaque pas aux cellules de son propre organisme. En situation normale, HLA-G n’est présent que sur les cellules du placenta1 : il empêche l’organisme de la mère de rejeter le fœtus. HLA-G est également souvent exprimé dans les cancers, que ce soit fixé à la surface des cellules tumorales ou excrété sous forme soluble. Sa présence et sa concentration plasmatique sont d’ailleurs liées à un mauvais pronostic2. L’hypothèse de son rôle de protecteur de la tumeur contre le système immunitaire a été confortée par de multiples tests in vitro mais non démontrée in vivo. C’est ce à quoi s’est attelée une équipe du CEA-IMETI.

Principal obstacle à surmonter : il n’existe pas d’équivalent de HLA-G chez les rongeurs utilisés comme modèles pour le cancer. Les cellules immunitaires de ces animaux possèdent cependant des récepteurs capables d’interagir avec le HLA-G humain, ce qui induit un effet immunosuppresseur chez les rongeurs. Les chercheurs ont donc créé des cellules tumorales exprimant (ou non) HLA-G sous sa forme soluble puis les ont injectées à des rongeurs. L’organisme de ces derniers a fini par rejeter les tumeurs induites par des cellules dépourvues de HLA-G, alors que celles excrétant du HLA-G soluble se sont développées. Dans ce dernier cas, une inhibition de la réponse immunitaire antitumorale a bien été observée. L’équipe du CEA-IMETI confirme ainsi in vivo le rôle immunoprotecteur du HLA-G soluble pour les cancers. Elle a récemment obtenu un résultat similaire avec la forme fixe de l’antigène. HLA-G constitue donc une cible potentielle pour de nouvelles formes de thérapie anticancéreuse, telles que l’utilisation d’anticorps monoclonaux dirigés contre lui.


  1. Ainsi que dans la cornée et le thymus
  2. Glioblastome : HLA-G comme outil de pronostic et peut-être davantage


 

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