Comprendre les maladies infectieuses
Les maladies infectieuses étudiées à IDMIT
Découvrez les caractéristiques des principales maladies infectieuses étudiées à IDMIT :
Paludisme
Origine du nom
Le nom "paludisme" viendrait d’un terme italien médiéval signifiant "mal de l’air" ou "mauvais air".
Identité du pathogène
- Parasite du genre Plasmodium
- Il existe cinq espèces de Plasmodium pouvant provoquer la maladie :
- Plasmodium falciparum : la plus pathogène et responsable des cas mortels de paludisme. Présente dans les zones tropicales d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie
- Plasmodium ovale : peut entraîner des rechutes 4 à 5 ans après la primo infection. Présente en Afrique de l’ouest
- Plasmodium vivax : co-existe avec Plasmodium falciparum dans de nombreuses parties du monde. Présente dans certaines régions tempérées
- Plasmodium malariae : peut entraîner des rechutes jusqu’à 20 ans après la primo infection. Distribution mondiale
- Plasmodium knowlesi : parasite de singes, peut aussi infecter l’Homme. Présent uniquement dans certaines régions d'Asie du Sud-Est (Malaisie, Singapour, Thaïlande, Myanmar, Vietnam, Philippines et Cambodge)
- Découvert en 1880 par Alphonse Laveran (Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1907).
Transmission
- Par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles infecté après avoir piqué un malade
- Transmission possible par une femme enceinte infectée à son enfant ou par transfusion sanguine.
Une immunisation partielle
Une personne peut être atteinte plusieurs fois par la maladie, suite à des infections successives. Les symptômes sont de moins en moins sévères au fil des expositions : le paludisme est partiellement immunisant, sur une durée limitée.
Caractéristiques de la maladie
- Incubation asymptomatique : 8 à 30 jours après piqûre, correspond à la migration du parasite dans le foie où il se multiplie avant d'être libéré dans la circulation sanguine et pénétrer dans les globules rouges
- Symptômes de la maladie dus à la multiplication des parasites dans les globules rouges puis à leur éclatement : apparition d’une fièvre avec maux de tête, douleurs musculaires, vomissements, affaiblissement, diarrhées et toux. Dans les formes graves, des organes vitaux peuvent être atteints, entraînant détresse respiratoire, insuffisance rénale, complications neurologiques
- Accès palustres : cycles typiques de la maladie alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense, anémie
- Périodicité des accès palustres : dépend de l’espèce de parasites en cause.
- Rechutes tardives : certains parasites peuvent subsister sous une forme dormante dans les cellules du foie, provoquant des rechutes de la maladie, plusieurs mois à environ 4 ans après la piqûre de moustique.
Facteurs de risque / Personnes particulièrement exposées
- Séjour dans une région endémique urbaine ou rurale à forte transmission de la maladie
- Les enfants âgés de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont plus vulnérables.
Diagnostic
- Examen sanguin au microscope optique d’un frottis sanguin et d’une goutte épaisse de sang
- Test rapide de détection d’antigènes de Plasmodium
- Test PCR par prélèvement sanguin pour confirmer le diagnostic de laboratoire obtenu par examen sanguin
- Test sérologique par prélèvement sanguin pour rechercher des anticorps spécifiques.
Épidémiologie
- Dans le monde, 229 millions de cas en 2019 et 409 000 décès, selon l’OMS
- 94% des cas dans les zones tropicales d’Afrique
- En France environ 5 500 cas d’importation chaque année.
Prévention
- Lutte antivectorielle : campagne de démoustication, protections individuelles contre les moustiques
- Traitements médicamenteux préventifs selon la zone de voyage et des résistances observées : chloroquine, proguanil, association pyriméthamine-dapsone, association proguanil-atovaquone, association chloroquine-proguanil chlorhydrate, méfloquine et doxycycline
Traitement
- Combinaison thérapeutique à base d’artémisinine
Vaccin
- Vaccin "RTS,S" ou "Mosquirix" à protéines recombinantes :
- Programme pilote depuis 2018 dans plusieurs pays d’Afrique pour évaluer son efficacité en conditions normales d'utilisation
- Actif uniquement contre Plasmodium falciparum
- Efficacité attendue modeste, protection estimée à environ 30%.